Un 1er avril le 27 juin!

Suite à l’article paru le 21 juin dernier dans La Tribune qui relatait les avancées du projet, la ville de St Etienne et plus particulièrement Marc Chassaubéné, élu à la culture, a réagit par voie de presse ce matin. Vous pouvez lire sa réaction ci-dessous et, comme le journal m’a refusé un droit de réponse, voici la mienne car cet article n’est que très partiellement vrai et ne fait pas état d’une quelconque chronologie, donnant l’impression que j’aurais été reçue plusieurs fois ces derniers mois par la ville de St Etienne ce qui est faux.

Après la publication de mon livre en mars 2017 dans lequel j’expose le modèle pédagogique de l’école de musique connectée, j’ai réfléchi à un projet à présenter à la ville de St Etienne et au Département de la Loire car notre territoire revendique un intérêt fort pour le développement du numérique. J’ai donc eu de l’ambition pour notre territoire en imaginant que celui-ci pouvait devenir une ville et un département pilotes dans l’utilisation des nouvelles technologies pour l’enseignement artistique.

Marc Chassaubéné m’a reçue le 26 avril 2017 et je lui ai exposé dans les grandes lignes ce projet et ce qu’il impliquait. La réaction a été enthousiaste et une réunion avec différents personnels des services culturels a été convoquée pour le 7 juin 2017.

N’ayant laissé qu’un vade-mecum de 2 pages à l’issue du premier rdv,  j’ai envoyé à Marc Chassaubéné un document de 20 pages qui était une proposition de développement sur 3 ans, le 23 mai 2017. Ce jour-là, en début d’après-midi, j’ai reçu un coup de fil du secrétariat des affaires culturelles m’indiquant que le rdv du 7 juin était annulé et que je serai recontactée ultérieurement. Coïncidence?

Il m’a ensuite fallu un bon nombre de coups de fil  pour solliciter la reprogrammation de ce rendez-vous qui au final a eut lieu le 12 juin. Entre-temps, j’ai fourni un document complémentaire portant sur l’impact sur les publics et le territoire à la demande d’un des acteurs concernés par ce rdv.

Le 12 juin 2017, Raphaël Jourjon, Directeur des Affaires Culturelles, était souffrant et Marc Chassaubéné absent. Le rdv s’est tenu en leurs absences et seule une personne avait pris connaissance du contenu. Le projet n’a été abordé que sous l’angle financier.

Le 28 juin 2017, j’ai été reçue par Marc Chassaubéné et trois des personnes présentes précédemment. Celui-ci n’avait vraisemblablement pas lu le dossier puisqu’il a demandé ce qu’il en était. Bis repetita: le projet n’a été abordé que sous l’angle financier.

Après m’avoir fait répété les grandes lignes de mon projet, Marc Chassaubéné m’a alors dit trois choses:

  • qu’il n’avait pas compris lors de notre rendez-vous initial ce que cela impliquait en termes financiers. Il est vrai que je n’avais pas évoqué de chiffres mais j’avais bien indiqué que cela impliquait un budget concernant la direction du projet, des heures d’enseignement, du matériel et éventuellement de la formation.
  • qu’il était dubitatif de la réalisation concrète de ce projet.
  • qu’il me proposait une « préfiguration a minima » non chiffrée.

Il ne m’a pas demandé de proposer un projet détaillé comme il le prétend dans l’article (chose que j’avais déjà faite comme vous pouvez le voir avec les copies d’écran des mails!) mais de réfléchir à cette « préfiguration a minima » et de revenir vers eux le cas échéant, ce que je n’ai pas fait.

Pourquoi me direz-vous? Il y a plusieurs raisons à cela:

  • La première est que j’ai perdu trois mois de ma vie à travers des rdvs stériles face à des gens qui n’avaient pas lu, ni perçu les enjeux du projet et que je n’avais pas l’intention de perdre plus mon temps!
  • La seconde est que le terme de « préfiguration a minima » n’était pas un gage de qualité: comprenez-bien que l’ambition du projet était initialement de faire de notre territoire un territoire encore plus connecté et de le mettre en valeur, pas de produire un énième petit projet sans envergure!
  • La troisième découle de la deuxième: mes interlocuteurs n’ont manifesté aucun enthousiasme. Nul doute que le quotidien des agents des services culturels municipaux est compliqué en raison de restrictions financières mais comment travailler avec des gens qui n’y croient pas et se rangent avant toute chose derrière ces mêmes barrières financières?

Qu’ai-je fait à la place? J’avais le choix de laisser tomber ou de continuer autrement. Vous vous doutez que je n’ai pas fait tout ça pour m’en arrêter là!

Croyant véritablement à ce projet, j’ai donc pris une décision qui a impacté fortement mon quotidien. Enseignante titulaire à l’EMA de St Priest en Jarez et du CRC de Meyzieu, je travaillais en cumul d’activité autorisé par les collectivités qui m’emploient, en tant que directrice à l’association de Solaure. Ayant un emploi du temps aussi rempli, il n’était pas possible en l’état de développer ce projet. J’ai donc demandé une mise à disposition de l’EMA vers Solaure (où je suis techniquement en congé sans soldes, qui ne me rémunère plus mais rembourse le salaire perçu à l’EMA à la collectivité) afin d’enseigner moins pour avoir du temps pour développer le projet et concrètement j’ai perdu 1/3 de salaire. La suite, vous l’avez suivie à travers ce site!

La seule chose qui est vrai dans les propos de Marc Chassaubéné est que la proposition de développement que j’avais faite comportait ma présence en tant qu’agent des collectivités territoriales. Je suis effectivement fonctionnaire depuis 10 ans maintenant et, stéphanoise pure souche, j’aurais été fière de me mettre au service de ma ville à travers ce projet. Manifestement, c’est n’est pas entendable pour quelqu’un qui, avant d’être élu, semblait poursuivre les mêmes objectifs que moi et affirmait, dans une interview intitulée « la créativité semble faire partie de l’ADN des stéphanois », ceci:

Depuis septembre 2017, nous avons convié plusieurs élus (Hélène Pibarot, Siham Labich, Jean-Nöel Cornut, Marc Chassaubéné) selon les occasions à venir voir ce que nous faisions et personne n’a répondu présent, ni envoyé quelqu’un à titre de représentation. Nul doute qu’ils avaient d’autres obligations mais il est quand même étonnant, pour une mairie qui était soit-disant très intéressée par le projet, de ne pas même voir ce qu’il se passe.

Par contre, je constate qu’un simple article de presse fait réagir très rapidement! C’est sans doute ça « être connecté » à St Etienne!